Par Hakim Laâlam Email : laalamh@yahoo.fr |
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Quel profil devra avoir le successeur de Kadhafi ?
Moins de cheveux et
On les entendrait presque ! Qui ça ? Mais les «ouf» de soulagement. Des voix amies, des sources cousines, des «off» fraternels et des bouches à oreilles reconnus par l’AAOA, l’Agence
Algérienne des ORL Associés, se sont chargés ces dernières heures de nous rassurer : non ! Contrairement à ce qui a circulé dans les couloirs mal ventilés du pays, le FIS ne sera pas
ré-agréé et les anciens dirigeants du Front hirsute ne pourront plus faire de politique sous la bannière frontiste. A peine ces campagnes de «rassurage » mises en circulation, vendues en
packs colorés et chatoyants, que nous nous sommes pris et surpris à souffler un peu mieux, à moins sentir une boule dans l’estomac et à différer nos promesses de prendre les armes pour
défendre la république ou de tout simplement prendre la poudre d’escampette. Sauf que le bruit assourdissant de tous ces «ouf» n’arrive pas à masquer ce qui semble aussi évident que le
nez rouge de Bozo le clown au milieu du visage : les islamistes ont-ils un besoin vital du retour du FIS pour exister politiquement, socialement, culturellement et économiquement ? Avec
ou sans les trois lettres, FIS, l’intégrisme est au boulot en Algérie, tous les jours, inlassablement, décapant les dernières couches d’une république grabataire et incontinente. Le FIS
est là, les mecs ! La devanture a changé. Les couleurs ont changé. Les sigles ont changé. Mais ça reste du Canada Dry barbu ! Lorsque Hassan Hattab oblige des juges à mentir, leur faisant
dire devant témoins qu’ils ne savent pas où il se trouve, c’est l’islamisme à l’œuvre. Lorsque Madani Mezrag presse le châtelain d’El Mouradia de tenir ses promesses et son calendrier de
déculottée, c’est l’islamisme à l’œuvre. Lorsque le vendeur d’épices, Benhadjar, évoque avec une précision étonnante et bientôt détonante ses contacts réguliers avec Abassi Madani et Ali
Benhadj, c’est l’islamisme à l’œuvre. Lorsqu’une polyclinique est attaquée de nuit à Sour El Ghozlane, que les tangos y volent une ambulance et des cartons de médicaments, c’est
l’islamisme à l’œuvre. Jamais peut-être depuis qu’il a été «dissous» le FIS n’a été aussi présent et actif qu’en cet été 2011. Alors, libre aux pousseurs de «ouf» de se soulager la
poitrine et d’évacuer à petit prix leurs angoisses. Moi, le FIS, je le vois tous les jours, je le côtois à chaque instant et il me pourrit la vie en permanence. Tellement d’ailleurs que
je fume du thé pour rester éveillé à ce cauchemar qui continue. |
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